La vie à Venise aujourd’hui

On comptait 200 000 habitants à Venise au 15ème siècle, il y en avait encore 160 000 en 1960, et aujourd’hui, il en reste un peu plus de 50 000… L’année 2013 a vu le départ de 1470 habitants. Le dépeuplement s’est accéléré dans le début des années 80 et n’a pas cessé depuis. Les deux tiers de ceux qui quittent la ville sont des individus de moins de 45 ans, et ils le font contraints et forcés par les conditions rencontrées au quotidien à Venise. Cette progression, si elle continue au même rythme, laisserait moins d’une trentaine d’années à Venise pour être désertée totalement par les Vénitiens. Actuellement, il y a 10 Vénitiens de plus de 65 ans pour 1 de moins de 5 ans. La classe d’âge comprise entre 0 et 19 ans est très peu représentée.

Une des causes essentielles de ce dépeuplement semble être la fermeture de nombreux services publics, comme certains services de l’hôpital, les crèches, les écoles, les commerces de bouche, et la priorité qui est donnée aux infrastructures touristiques. La population active suit ces services et migre sur la terre ferme où ils se sont installés. En outre, les prix de l’immobilier grimpent, empêchant les classes moyennes de pouvoir vivre dans la cité, et les industries non plus ne peuvent trouver des locaux financièrement abordables. La migration de ces industries et services entrainent une augmentation du chômage, créant un véritable cercle vicieux.

Le problème du logement

La qualité des logements proposés aux particuliers laisse énormément à désirer, avec des espaces souvent restreints, un manque de confort et de lumière, les problèmes entrainés par la fréquence accrue de l’acqua alta, le manque de services hygiéniques adaptés, les problèmes de chauffage. D’autant que tous ces inconvénients n’empêchent nullement des loyers trop élevés, dus aux coûts d’entretien supportés par les propriétaires pour les maintenir en l’état, qui les répercutent évidemment auprès de leurs locataires.

Vivre à Venise aujourd’hui au quotidien est donc de plus en plus difficile, et le tourisme semble le seul secteur prospère, ce qui hélas sauve la ville à court terme, mais risque de la condamner à long terme, si des solutions ne sont pas trouvées.