Visiter un pôle n’est sans doute pas une destination commune pour le commun des voyageurs. Pourtant, il semble qu’un certain engouement voit le jour depuis quelques années en faveur des régions polaires.

Peut-être parce que le réchauffement climatique annonce leur disparition prochaine, les pôles fascinent et attirent, et les tours opérateurs sont de plus en plus nombreux à les proposer dans leurs catalogues.

Envie de découverte ? Moment de pause dans la civilisation frénétique qui nous entoure ? Même si le budget à consacrer à un tel projet n’est pas négligeable, loin de là, un tel voyage en vaut sans aucun doute vraiment la peine, pour les amateurs de sensations fortes et de paysages hors du commun.

Préparer son voyage

Les voyages proposés par des organismes spécialisés ont lieu pour la plupart en période d’été, ce qui limite les températures basses dans des degrés supportables. Par ailleurs, tout est en général bien préparé et vous n’avez qu’à suivre les recommandations des voyagistes.

Vous devrez toutefois veiller à prévoir un équipement adapté, avec des couches que vous pouvez superposer et des coupe-vents style K-ways ou cirés. Bonnets et gants sont évidemment indispensables ainsi que de la crème protectrice et des lunettes de soleil. En outre, en Antarctique, l’air et très sec et la déshydratation peut devenir un vrai problème si on ne boit pas suffisamment : penser à prévoir une gourde, et à mettre de la crème sur le visage, les lèvres. De plus, le manque d’oxygène peut se faire sentir et être plus fatigant pour l’organisme. Une période d’adaptation est parfois nécessaire.

Le pôle Sud

L’Antarctique est la plus vaste étendue de glace de la Terre, pouvant atteindre 4 800 m d’épaisseur. C’est aussi la région la plus froide du globe (la température ne s’élève jamais au-dessus de -10°C, et les records inférieurs sont de -89°C !). On y trouve des dizaines de millions de manchots, quelques baleines et phoques, quelques espèces d’oiseaux, mais pas d’ours polaire. Côté flore, on trouve uniquement des mousses et des lichens et seulement deux sortes de plantes à fleurs.

Peu de voyages y sont encore organisés, mais quelques voyagistes commencent à y penser :
Boréalis fait partie des rares prestataires qui proposent une croisière dans ces terres extrêmes. Il s’agit d’une expédition de 11 jours au départ d’Ushuaïa, en Argentine, qui vous emmène naviguer entre les icebergs bleutés à bord d’un navire, avec de nombreuses descentes à terre grâce à des canots pneumatiques pour aller à la rencontre des manchots et des phoques.
Autre structure pour ce type de voyage, Terra antarctica organise trois croisières différentes dans cette région exceptionnelle : l’une autour de la Péninsule antarctique et des îles Shetland du Sud (entre 5 et 15 jours à bord d’un navire), la seconde vers les îles sub-antarctiques (entre 18 et 30 jours en navire), et la troisième, la Transantarctique, qui explore ce continent blanc en traversant la mer de Ross.
Autre site qui peut vous guider pour vous rendre au pôle Sud, chile-excepcion, avec quatre croisières proposées dans le cadre de ce voyage au bout du bout du monde : croisière courte ou circuit plus long (entre 13 et 23 jours), vous devriez trouver ce qui vous convient pour franchir la ligne du mythique  cercle polaire, poser un pied sur la banquise, découvrir une base scientifique, et ainsi toucher du doigt l’endroit sans doute le plus sauvage de la planète.

Le pôle Nord

Il est plus accessible et plus fréquenté que son homologue austral.

Le site Grand Nord Grand Large propose un panel impressionnant de voyages sur des thèmes variés pour les passionnés du Grand Nord : en individuel ou entre amis, vous pourrez vous aventurer au cœur des montagnes de Killopää en Finlande, vivre avec les Inuits dans un village du Groenland, faire une randonnée au Spitzberg sur la banquise et dans les entrailles d’un glacier, observer les ours et les baleines en Alaska.
Si vous optez pour un circuit accompagné, vous pourrez effectuer un raid à ski de 15 jours dans la région d’Ittoqqortoomiit sur la côte nord-est du Groenland, au cours de laquelle vous croiserez sources chaudes et paysages sublimes et traverserez des villages où l’accueil sera, contrairement au climat, très chaleureux.

L’organisme Grands Espaces vous propose également des expéditions polaires à bord d’un brise-glaces (le plus puissant du monde) qui casse deux à trois mètres d’épaisseur de banquise, avec une centaine de passagers et une équipe aguerrie de guides polaires. Vous verrez de tout près des baleines, et vous pourrez aussi survoler en hélicoptère le bateau pour le voir tracer sa route à travers la glace et ainsi repérer phoques, ours polaires et morses. A bord vous seront proposés conférences, cuisine de qualité, piscine et sauna…
Le même prestataire possède d’autres croisières dans son catalogue : sur la mer d’Okhotsk en Russie avec observation des otaries à fourrure sur l’île de Tuleniy, d’ours bruns et de colonies d’oiseaux marins, de loups et de gloutons, remontées de rivières en zodiacs, excursion en hélicoptère au-dessus des geysers ; ou encore une expédition au Spitzberg pour admirer les aurores boréales entre octobre et mars, à découvrir en petit groupe de 12 personnes encadrés de deux guides, images irréelles aussi étonnantes qu’inoubliables…

Conclusion

Pour tentantes qu’elles soient si vous en avez les moyens financiers, attention cependant à ne pas transformer ces destinations magnifiques en des lieux trop fréquentés au détriment de leur beauté et de leur préservation naturelle.

Si l’Antarctique est encore peu accessible, le pôle Nord, lui,  a vu le tourisme augmenter de façon significative, et l’environnement tout autant que les populations locales en pâtissent. Il doit donc être géré de manière intelligente et dans le cadre d’un développement durable, qui devra veiller à ne pas nuire aux traditions et aux pratiques culturelles locales.
L’Antarctique, quant à lui,  a un statut  de réserve naturelle consacrée à la paix et à la science et il est important de tout mettre en œuvre pour conserver ces étendues uniques dans leur état initial. A chacun donc de prendre ses responsabilités…